Quand Frédéric sort de son antre,
En résonance, se mettent à voler
Les feuilles mornes jaunes et oranges
Déjà par lui tachées et détachées.
Quand Frédéric se met en branle,
Même les pierres veulent l'accompagner.
Du col des Tempêtes et des sommets,
Presque jusqu'à la Méditerranée.
Il naît au Nord au hasard des tourmentes,
Descend cours d'eau et vallées jusqu'à la mer,
Et il déborde sur ses flancs et augmente
Mais loin des côtes, au large il se perd.
Selon la saison, il refroidit,
Ou bien seulement, il rafraîchit,
On le maudit en hiver,
En été, on le vénère.
Quand Frédéric commence à siffler,
On ne sait quand il va s'arrêter.
Ça peut durer un mois entier,
En tous les cas, une bonne partie de l'année.
Quand Frédéric, rarement est un peu gris,
Il nous amène des hordes de nuages tristes.
Mais très souvent, bon joueur, il nous assure
Un ciel d'azur parmi les plus purs.
Que ce Frédéric se nomme "mistral",
Par son origine si magistrale,
Vent dominant et berzingal,
Il est maître du temps provençal.
Quand Frédéric sera fatigué,
On espère bien qu'il va se calmer.
On ne va pas le déplorer :
On ne sera plus tant ébouriffés ni énervés.
J'ai
depuis longtemps appelé le mistral "le grand Frédé".