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Paroles de la chanson "Fonda Pepe" par Jac PETIT-JEAN-BORET
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FONDA PEPE

(Musique et paroles de Jac PETIT-JEAN-BORET)
(Le mercredi 26 octobre 2022 à 19h27, à Barjac)

Chacun partait le soir à la Fonda,
A pied, en spad, en mob ou en Vespa,
Avec l'espoir d'une chouette soirée,
Pour rencontrer l'amour ou jacasser.

Il faisait toujours doux, même en hiver
Et s'il pleuvait, on prenait son imper.
On pénétrait dans le tumulte ambiant,
Un riff de Keith dans l'air fumant.

La cloche tintait fort quand un client
D'un pourliche se fendait, c'était fréquent.
Derrière le bar, couraient Pepe ou Julien
Et des camareros qui servaient bien.

Dans la salle, on jouait toujours aux dés,
Backgammon et échecs, ou on causait
Allemand d'un côté, de l'autre anglais
En face, catalan localisé.

Les freaks les plus friqués allaient dîner
Au restaurante qui communiquait.
Moi, j'ai dû une seule fois y mettre les pieds
Au long des quinze années où j'y vivais.

Les murs étaient couverts de vieux tableaux
De tous les peintres locaux un peu barjos.
Il y avait même ma côtelette
Cédée là pour quelques pésètes.

Il se pressait là quelques amis chtarbés
Des locaux qui doucement déjantaient.
Ils étaient là chaque soir, avides de communiquer.
Bien difficile de leur échapper.

Catalina, patronne, tenait l'hostal.
Elle y vendait mes pingouins en cartes postales.
Rosalía criait "Diga,diga !"
Et nourissait tous les chats, là.

Lorsqu'une fois l'an, on revenait de vacances,
La première tâche était de boire une hierbas,
Typique liqueur locale de fleurs et de plantes
Qu'ils distillaient en face, la "Mari Mayans".

Dans une guérite tout près, Jordi attendait
Sous son enseigne "Puchi-Puchi", patientait
Pour vendre ses herbes îliennes et médicinales
Ça l'emmerdait sûrement, il vivait ça très mal.

A une époque, les lundis, le groupe venait
Et jouait les mêmes morceaux qu'on connaissait,
Mais on les écoutait religieusement,
Ce n'était même pas trop emmerdant.

Quand le temps était doux, on allait dehors,
Sur une chaise bancale et multicolore,
Les deux panards sur le muret de pierre.
Filaient les années et les bières.

C'était là pour nous un pôle culturel.
Les fous n'étaient pas trop intellectuels.
On croisait Pink Floyd, Bob Dylan ou Nina
Qui venaient boire un pot à Formentera.

Il n'y avait jamais la moindre bagarre,
On se connaissait tous, alors pas d'histoires.
Si par hasard quelqu'un nous déplaisait,
Il suffisait de l'ignorer.

Afin de changer d'air, changer d'endroit,
On allait un instant à "Las Ranas",
Un petit bar sympa derrière la place,
Et puis on revenait à la Fonda.

Lorsque Pepe était par trop fatigué,
Il s'éclipsait afin d'aller se coucher.
Il nous laissait les clés pour les derniers
Qui avaient devoir de fermer.

Alors au clair de la lune, sur le muret,
Ça discutait, rêvait, au son des guitares.
Jusqu'au petit matin, la vie s'écoulait.
Sans répit, tournaient les pétards.

Hélas, un jour, les choses se sont gâtées,
Car la vue sur le ciel s'est soudain bouchée.
A deux pas du muret, surgit la façade
D'un nouvel édifice moderne et fade.

Le bâtiment a été depuis détruit.
Mais à présent, on ne retrouve plus les amis
Ailleurs ils sont partis, chassés de chez eux,
L'ambiance a changé, pas en mieux.

Et puis, et puis... sont venus les milanais
Malheur depuis, plus personne à qui parler.
Plus la peine d'aller le soir à la Fonda
Pour passer une soirée sympa.

C'est comme ça dans le monde, les modes passent.
Les lieux intéressants un jour trépassent.
Ils disparaissent, chacun malencontreusement.
Il faut seulement les connaître à temps.

Combien d'heures, combien de "San Miguel"
ont contribué à mon bonheur existensiel.


Ma côtelette (vu la forme de l'île) dans le "comedor" de la Fonda Pepe :