Par des voies assez détournées,
A travers siècles et années,
Une surprise fort amicale,
J'ai reçu une carte postale
De mon arrière-arrière-grand-mère,
Postée du nord de l'Angleterre.
Elle ne m'était pas destinée,
Car je n'étais pas encore né.
Alors j'ai remonté le temps,
Cent quarante ans auparavant.
Les gènes qu'elle m'a légués
M'ont aidé à imaginer
L'aïeule que je n'ai pas connue,
Dans une gare ou dans la rue,
Choisissant celle qui lui a plu,
Collant un timbre avec sa glu.
Et dans un parc, jeune écrivaine,
Et ressentant de l'amertume,
De son brand new "fountain pen",
Ecrire ce mot maintenant posthume.
Elle y racontait à sa mère
Que ce n'était pas sinécure
D'être ainsi une "fille au pair",
Et qu'elle n'avait pas "d'aventures".
Inspiré
non de ma bisaïeule,
mais simplement de ma grand-mère.
N'empêche, j'aimerais bien recevoir encore des cartes postales.
A présent, je reçois des mails du téléphone portable
avec une vue d'où on est assis prise du même téléphone.
C'est le progrès...
C'est l'époque où les premiers "stylographes" à
réservoir sortaient
au Royaume Désuni. On peut imaginer qu'elle s'en était acheté
un avec ses économies, ou que ses gentils patrons lui avaient
offert...