Si je pars en vélo, y'a pas Fernand, y'a pas Firmin,
Si je fonce en vélo, c'est surtout sur l'eau.
Ou bien sur l'autoroute, y'a pas Paulette ni Sébastien,
C'est mieux ainsi sans doute, il ne faudrait pas que ça broute.
Je vais sur le viaduc, je longe l'antique gazoduc,
Comme un dément trouduc, c'est ça vraiment mon truc.
C'est au fond du tunnel, parfois même sur la passerelle,
Qu'en danseuse sans ma selle, je fais dans la dentelle.
Quand je pars en vélo, c'est sur les murs, c'est sur les toits,
Car pour moi le vélo, doit être le surémoi.
Quand je frime en vélo, y'a pas à dire, j'y cours au trot,
Sans sonnette ni bazar, je bombe sur les trottoirs.
Je dépasse les grands bis, je double les grandes bi.
Je cotoye les vélocifères, je n'ai pas à m'en faire.
Je passe par les égouts, avec ou sans dégoût.
Domptant mon collector, j'assure dans le grand collecteur.
Je propulse mon vélo dans les centrales, dans les dédales,
Debout sur les pédales, c'est une belle cavale.
Pour sûr, je me régale comme un facteur sur son cheval,
Parfois mes freins défaillent, ou ma chaîne déraille.
Je coince les draisiennes qui sont trop parisiennes.
Avec mon petit spad, bravade, je fais les pires cabrades,
Je me lance avec fierté, je fais des tourniquets,
Avec mon petit Mercier, je mets sans répit le paquet.
Si je pars en vélo, c'est pas pour faire de la bicyclette,
Si je prends mon cyclo, c'est pour vous prendre la tête.
Si j'épouse ma petite reine, sur toutes les voies entre les rails.
C'est pas pour me sentir bien quand je rentre au bercail,
Mais pour mon attirail qui épate le sérail.
J'avoue ne plus avoir pris mon vélo depuis au moins trois ans.