J'ai chopé un rhube, c'est la barbe.
Il faudrait que le lit je garde.
Je me sens d'humeur vasouillarde.
Mes narines sont toutes pleurnichardes.
A chaque fois qu'je tousse,faut qu'je mouche,
A chaque fois qu'je mouche, faut qu'je tousse.
Quand ma gorge est née, elle était dégagée.
Et quant à mon nez, il n'était pas affligé.
Une tonne de bouchoirs pour moucher mes chandelles,
Une tonne de mouchoirs pour boucher mes poubelles.
A chaque fois qu'je tousse,faut qu'je mouche,
A chaque fois qu'je mouche, faut qu'je tousse.
Avec ce maudit rhube, ça fait un d'ces foins.
Je calcule des sinusites, dérive des cosinusites,
Je rêve de prendre la tangentite.
Et la fièvre ne vient pas que le samedi soir.
Les kleenex sont vite épuisés.
Le maxipack de sopalin y est passé.
A chaque fois qu'je tousse,faut qu'je mouche,
A chaque fois qu'je mouche, faut qu'je tousse.
Par chance, il y a de la réserve de pécu,
Même s'il est parfumé, puisque j'peux plus humer.
Quand l'armoire a livré vieux draps, taies d'oreillers,
Il reste les rideaux, nappes, tapis et calicots.
Je suis vraiment fichu, perdu, foutu,
J'me retrouve tout glu, fourbu, rompu,
Je suis abattu, je n'en peux plus.
Je n'ai plus d'accu, détresse très aigüe,
Je me sens cucul, un deux vaincu,
C'est la poisse absolue, j'en ai plein... l'nez.
J'suis salement déçu, et même déchu,
Je me trouve battu, salement exclu.
Je suis éperdu, très dépourvu.
Je ne l'eusse pas cru, je n'ai plus l'dessus.
Quand je sens l'afflux, je renifle dru.
Ça coule menu, ça goutte velu.
J'suis en plein dans l'jus, pire que du pus,
Je suis répandu, moi moustachu,
Et de plus barbu, et même étouffu.
Je suis à l'affût, il y a d'l'abus,
J'ouvre les bahuts, peine éperdue.
C'est pas la cohue, y'a plus de surplus.
Plus de superflu, tout a disparu,
Peut-être un intrus, mais je l'aurais vu...
Mais je suis têtu, il m'faut un tire-jus,
Un quelconque tissu, même un tutu,
C'est très malvenu, c'était pas prévu,
Trop inattendu, pas de substitut,
Oui, c'est la bévue, la déconvenue,
C'est si saugrenu, mon pauvre nez bourru.
A chaque fois qu'je tousse,faut qu'je mouche,
A chaque fois qu'je mouche, faut qu'je tousse.
Mais soudain Eurêku, une bonne issue !
Je me rue à la rue, bien avenu.
Dans ma caisse farfelue, elles sont en vue.
Délivrance incongrue, les housses si douces,
Hardi dans la housse, même pas la frousse.
Enfin, pas en douce, je me mousse.