Ecouter
Lorsque j'ai dit à mes amis :
"Je vais faire la route,
J'aime pas ma vie ici".
D'un air narquois, ils ont souri,
Ils m'ont répondu
D'un air surentendu :
"Il est trop tard, c'est bien fini.
Tu es en retard, tout s'est flétri".
Peut-être jaloux de mon envie,
Auraient-ils voulu que je la renie ?
Ce fut perdu comme pari.
Je voulais aller par l'Inde jusqu'à Bali,
Pas par les airs, c'était trop cher.
Et puis je voulais voir du pays.
Voler était très hors sujet.
Je voulais marcher, à la rigueur pédaler.
Prendre l'avion est tricherie.
Ça n'a pas d'intérêt, de ce fait, on oublie.
Voir des cousins sur le chemin,
Bien en face de moi et pas de loin.
Mais je suis parti avec mon ami.
Comme moi motivé par l'envie de bouger.
Pour découvrir des paradis,
Il est toujours trop tard.
On n'refait pas l'histoire.
Il faut donc partir aujourd'hui,
En sachant que dans dix ans, ce sera pis.
On n'a pas regretté,
Ni moi ni mon ami,
En bus en train, à pied,
Nous avons bourlingué.
Bien qu'il fût tard pour nous routards,
Nous avons découvert
Presque la Terre entière.
Nos esprits s'y sont entrouverts.
Nous fûmes des routards,
Mais pas des déroutards.