Je lui offre mon urée
Lorsque je sors pissoter.
Je lui parle de ma vie,
Il n'en paraît pas surpris.
Mais il n'a pas d'opinion,
Il n'aura que des pignons.
Il sera pin parasol
Avec une belle coupole.
Il grandit près de la rue,
A déjà branches au-dessus.
Ainsi si je disparais,
Les passants pourront glaner.
Je crois qu'il me survivra,
Et je fais bien tout pour ça.
Je lui tiens souvent la main,
Je suis gourmand de mon pin.
Pinus pinea,
Mon ami d'ici-bas,
Tu deviendras beau
Quand je serai là-haut.
Pour l'instant, toute mon urée
Doit l'aider à distiller
Une sève bien adaptée
A de belles pignonnées.
Au temps où il est en fleurs
Il dégage des senteurs :
Son pollen disséminé
Par mon nez réceptionné.
Cette odeur de talc sucré
Est par moi tellement prisée.
Sa résine embaumera
Sa pinède sans que j'y sois.
J'en profite tant que je peux,
Mais je me sais déjà vieux.
Vu qu'il est plus jeune que moi,
C'est sûr qu'il m'enterrera.
Lorsque j'aurai succombé,
Je ne pourrai bénéficier
De ses délicieux pignons
Comme hosties de communion.
Pinus pinea, mon co-pin
Alors d'en-bas,
Pour que tu aies des pignons plus gros,
Je te pissoterai de là-haut.
Sans
doute le plus beau cadeau
que j'aie reçu de Myriam au temps où j'étais
encore son homme merveilleux.
Il a bien poussé depuis ! Il promet...