La mer que je ne vois pas danser,
Chez moi, aucun ange ni golfe clair,
Me laisse sur ma soif, déconcerté
Scrutant de mon regard circulaire.
Il me faudrait aller
Là où je la verrais.
Comme sur l'île où j'habitais,
Où chaque jour, j'étais gâté.
J'aime follement la mer.
Ne croyez pas que j'exagère.
Et pourtant, dans ma quête,
Je me suis creusé la tête.
J'ai trouvé un moyen :
Je me l'imagine bien.
Je me place face à mes collines,
Définissant un horizon-ligne.
Je me concentre, oui je médite
Et le miracle surgit très vite.
Car la vallée de champs cultivés
Se remplit d'une eau bien mouillée.
Sur laquelle les collines emergées
Paraissent même se reflèter.
Je crée vraiment ma mer,
Ma chère mer à part entière.
Personne d'autre ne la voit.
Croyez, c'est bien ma mer à moi.
Pour éviter l'uniformité,
Je rajoute des ports et des voiliers,
Au loin, même un cargo bananier,
Un phare entouré de verts palmiers.
Alors, je suis un peu comblé.
J'ai envie de m'y baigner.
A sa plage, je me rends.
Et vite je la fends en nageant.
J'évolue dans ma mer.
Ne croyez pas que j'exagère.
No comment.