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Si les gouvernantes s'appelaient duègnes autrefois,
Mon duègne masculin n'est qu'un gros riche sans-emploi.
Les chiottes en or massif dont il a hérité
Le mettront à l'abri pour l'éternité.
Il a fait construire des maisons
Faites de placo et carton
Pour économiser le béton
Et les louer trop cher, bon filon.
Avec ces revenus, il joue au grand patron.
Il agrandit sa maison en pierre et moëllons,
Qui s'amplifie de jour en jour d'une haute tour,
Jouissant ainsi d'une vue claire sur les alentours.
Mais de l'autre côté, ses voisins
Qui lui louent ses baraques, pas pour rien,
Se retrouvent à l'ombre, sans façon.
En perdant l'horizon, sans pardon.
Son seul souci est pomper le premier du mois
Les salaires de ses pauvres locataires, sans émoi,
Qui donnent leurs gros billets sans jamais protester.
Il y en a tant déjà qui se sont fait virer.
D'ailleurs, ce sont eux qui l'ont baptisé
"Le Duègne", pas de front, mais dans son dos,
Comme ils sont espagnols, "el dueño".
Lui s'il le savait, il sévirait.
No comment.