Ecouter
Il pleut sur les Cévennes.
Moi j'observe, l'humeur sereine,
A l'abri sur mon balcon,
Je compte ces grains à l'horizon.
Ça va nourrir la nappe,
Toute cette flotte qui dévale
Les pentes qui la happent
Pour se joindre en aval.
Ça va arriver chez nous
Et nourrir arbres et bambous.
Et leur vie pourra prospérer
Pourvu qu'il sauce pour les abreuver.
Ça tombe dru sur les Cévennes,
Pas ici, car c'est trop la plaine.
Les nuages cherchent les hauteurs
Pour éclater en pleurs.
Si un jour, chez nous il pleut,
Que l'eau mouille autant qu'elle peut !
Car ensuite la canicule
Jaunira les verts sans aucun scrupule.
Mais il ne faudrait pas le viol
D'un épisode cévenol
Qui tout inonderait
Et les toits emporterait.
Je dois me résigner.
Ces obliques traînées
Ne veulent pas se déplacer.
Et elles vont bien nous ignorer.
Mais elles me procurent,
Avec leurs éclairs lointains,
Du tonnerre sous la tonsure
Qui se transforme en refrain.
No comment.