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Je traverse une crise post-existentielle
Fallacieuse utopie pourtant bien réelle.
Ne croyez pas qu'elle soit morbide,
Je nage dans le sympa et limpide.
Cette crise est une rivière trop tranquille,
Tempérée par des barrages séniles.
Qui se perdra dans un lac incertain,
Evaporée au sein d'un désert lointain.
J'ai transité par des gorges déployées
Encaissées mais très agréables au toucher.
J'ai eu ma part d'ombre en passant sous des ponts.
Mais le soleil revenait pour du bon.
J'ai frôlé les abords des villes,
Mais j'ai fui, emporté vers une île
Merveilleuse où j'ai trouvé ma voie
Au chaud du sable de plages de choix.
Tout allait vite et je me sentais poussé
Porté par de pacifiques alizés
Mais les flots contraires m'ont un jour arraché,
Me permettant de voir d'autres contrées.
Traversant cette crise de dérives,
Je prépare l'abordage à la rive.
Me noierai-je avant de toucher bord ?
Ce serait comme un grand réconfort.
Je ne me vois pas dériver jusqu'au bout,
Déçu par un courant trop serein, trop doux.
Après les rapides qui m'ont gardé en vie
Et les vaguelettes qui m'avaient assagi.
Ni paradis ni enfer ni purgatoire
Au final de ma longue trajectoire.
Seuls mes atomes auront droit d'accoster.
Ma post-existence sera bien oubliée.