Ecouter
Le grand cyprès si loin, flanqué sur la colline,
On l'aperçoit bien de toutes les régions voisines.
Très haut et très large, quatre cents ans aux racines.
Il en a tant vu de sa surposition.
Il a donc connu pas mal de générations.
Pensez, il a mal vécu la révolution.
Un jour d'octobre, je suis allé le voir.
Affable, il m'a conté tout son manuel d'Histoire.
J'ai tout engrangé au fond de ma mémoire.
Je pourrais tout vous répéter avec entrain,
Mais nous en aurions pour jusqu'après-demain.
Je me contenterai de vous faire un dessin.
Il a la stature d'une noble écostatue.
Il n'a jamais hérité d'un éventuel pendu.
Pas vraiment pratique, car il est trop touffu.
Il a bien résisté aux pires glaciations,
Aux tempêtes et redoux, aux baisses de pression,
Pourtant si exposé aux plus forts tourbillons.
Il se dit fort inquiet pour le réchauffement.
Il n'a au grand jamais connu cela avant.
Il a perdu deux branches en se déshydratant.
Il est un "signal" au sens géographique,
Comme on appelle certains autres sommets mythiques.
Mais sa silhouette est absolument unique.
Dépassant tous ses frères et même ses cousins,
Il n'a reçu aucun coup de foudre malsain.
Il se dit protégé par l'esprit de Vulcain.
Sa branche faitière est légèrement courbée,
La faute à tous les oiseaux qui viennent s'y poser.
Ça ne l'empêche pas de grandir, de pousser.
Mon arbre de Noël, doigt pointé vers le ciel,
Un symbole bien réel de la vie éternelle.