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Albine !
        Serge !
Cheminant vers la grand ville,
        D'une allure plutôt tranquille,
        Traversant les bois, les champs,
        J'arrivai à un croisement.
D'ordinaire j'allais tout droit,
        Foin des routines pour une fois,
        Je tournai pour explorer
        Cette voie que je négligeais.
Une haute enceinte en pierre
        Munie d'un portail en fer
        Sur une bonne lieue s'étendait
        On lisait "Abbé Mouret".
Un écriteau proclamait
        Que le domaine se vendait.
        A première vue, il datait
        Au moins du siècle dernier.
Tout aussitôt je pensai
        "Personne ne veut l'acheter".
        L'opprobe se poursuivant
        De nos jours, vraiment navrant. 
D'après le roman zolien,
        Ce luxuriant végétalien
        Depuis des ans attendait,
        Mais personne n'en profitait.
Je fonçai chez le notaire.
        Mais pour moi, c'était trop cher.
        Me rendant assez amer,
        J'y pensais des nuits entières.
Ce "Paradou" des mille nuits
        Plongé dans ce vil oubli,
        Au passé de belles folies,
        Méritait d'être chéri.
De ma plus tendre écriture,
        Et avec de la peinture,
        Je créai un calicot
        Qu'à la grille, je mis en haut.
On pouvait y lire "Sans faute ! "
 Relisez 
        "La Faute de l'Abbé Mouret",
Relisez 
        "La Faute de l'Abbé Mouret",
        cette sublime fiction moraliste d'Albine et de Serge.