Musique listes poesie
...
Liste des chansons poesie Chemin de l'aventure
Tour du monde
Posidonia
Mésanges
Boulon
Amie-nuit
Soucoupe flottante
Lied du routard
Joli cercle
Tortillard du hasard
Placard
Dans le labyrinthe
Il a plu
La maison de l'Abbé Mouret
The missing piece
Ma mer
Si j'avais pas travaillé
Fouville
Combustion
Galère
La larme à l'oreille
Murmures
Partage
La nonchalante
Troupeau de bulles
Rêves
Déclaration d'éphémère
PS
Presqu'île
Crise post-existentielle
Ouïe, les zoreilles
Appâts en fleurs
Marin
Au bout de la corde
Devant sa porte
L'entonnoir
Méandre
Etonné
Lune-poisson
Equilibre instable
Bucolisme courant
Pluie sur les Cévennes
Le bourgeon
Faire la bise
Post coïtum
Amours différentes
Nono et Nana
Les berges du temps
L'échelle
La boîte aux photos
Merci, Cévennes
Polichinelle sapiens
Quat'quat
Mûres
Le ludion
Gudrune
Eclipse
Rêves d'orties
Orgasmateur en bambou
Plus d'eau
Marchand de glaces
Nanohorloge
Tapis volant
Lavande
Seul au monde
Deux amies
Passions
Envies
Bwanana
De
La guinguette
Les pieds dans l'eau
Jouer à chat
Dans le doute
Falaise
Désert
Petite sirène
Gardien de phare
Minigraine
Idée folle
Le briquet
La miette
L'abricot
Ma gamelle
Mon canotier
La courbe
Une, deux, trois
Divin glouglou
Entre Sylvestre et Basile
Ma voie lactée
Conversation cosmique
Le tortillard
Nuit au bois
Qui suis-je ?
Le nombril
La vaisselle
Le p'tit soleil
L'éphémère
Pas de précipitation
Le temps
Pervers pépère
J'améliorais
La mer en automne
Portrait
La fête des noeuds-Rhônes
Réveiller la bête
Cours préparatoire
L'âge mûr
Moments de grâce
Minie
Glander
Philippines
Rue des caresses
Mage et lent
La petite graine
Les fois
Estiual
Moments intenses
La moustiquaire
Paradoxe temporel
Pirlouit
Le carapaçonné
Cool-heure
L'hirondée des arrivelles
Les vacataires
Fonctions enfantines
Cadeaux de loin
Le trou de balle du monde
Aline et Hélène
Perdu
Dramaturge essence
Rêves perdus
Saute-moutons
La gratte
L'ombre
Les mots masaï
Vaincre sa peur
Bien sùr
Ses livres
Paroles de la chanson "Mon grand-père ébéniste" par Jac PETIT-JEAN-BORET

Ecouter

MON GRAND-PÈRE ÉBÉNISTE

(Musique et paroles de Jac PETIT-JEAN-BORET)
(Le vendredi 1er novembre 2024 à 18h05, à Barjac)

Mon grand-père ébéniste
Avait mal commencé,
De quinze frères et soeurs
Ayant été l'aîné.
Son apprentissage terminé,
Aussitôt mobilisé
Pour la première guerre mondiale,
Une tuerie sans égal.

Il a frôlé la mort,
Gazé dans les tranchées.
Recevant à Verdun
Des éclats d'obus malsains.
Plus d'une centaine de schrapnels
Dans sa gorge vermicelle,
Lui donnant peine à parler,
Cordes vocales estropiées.

On cherchait des infirmières
De bonne famille volontaires.
C'est ainsi que ma grand-mère
A peine pubère, rencontra mon grand-père.
Ce fut l'occasion pour elle
D'échapper à la tutelle
De ses bourgeois de parents,
Les plus grands des pharmaciens du Mans.

Il s'épousèrent vite
Et s'établirent ensuite
Pour produire mon oncle et ma mère.
Déjà l'entre-deux guerres.
Ma grand-mère trouva sa voie
Ouvrant un cours privé chez soi.
Réputée maîtresse d'école,
Mon grand-père chauffait la colle.

Bien qu'excellent ébéniste,
Il était surtout laxiste.
Il n'a construit dans sa vie
Que des beaux meubles, mais au nombre de dix.
Ça ne pouvait pas marcher...
Ma grand-mère devait trimer
Pour alimenter ses enfants
Et mon grand-père en même temps.

Ma grand-mère en eut vite marre
D'avoir ce boulet tocard
Qui déshonorait son école
Et ne chauffait même plus la colle.
Lui, opéré de la prostate
Pas moins de quarante fois, il fuyait
Dans tous ses sales tampons d'ouate,
Et dans ses futals qui puaient.

Elle l'exila à la cave
Dans son atelier-enclave.
Elle garnissait son assiette,
Et criait "Georges" une fois qu'elle était prête,
Puis la posait dans l'escalier
De la cave et refermait,
Cruelle, la porte sans regrets.
Interdiction pour moi de lui causer.

Il était pourtant gentil,
M'apportait des gâteaux de riz,
Ou en grand secret des bananes,
Etant également kleptomane.
Elle le fit interner en pension,
Dans une chambre de six lits, six chaises
Et quand je le visitais,
Ça me mettait très mal à l'aise.

Elle ne vint pas à l'enterrement,
Clouée par un cancer la rongeant,
Mais c'était aussi un alibi bien fortuit
Pour ne pas pleurer son mari.

Incroyable, non ? Mais tout est rigoureusement véridique.
J'ai vécu ça bizarrement, mais c'était ainsi.
Ma grand-mère était une matriarche géniale qui m'a élevé
et à la quelle je dois une grande partie de ma culture.
N'empêche, mon pauvre pépé était vraiment sympa.
Je lui parlais du jardin malgré l'interdiction
par le soupirail de sa cave.
J'ai hérité de son établi, magnifique pièce
de mélèze d'un seul tenant !