Ecouter
Même pas encore né,
Mais dûment guetté.
Tout l'hiver entier.
Déjà repéré,
Sur une petite branche
Avec espérance,
Comme une revanche
Sur le froid intense.
De patience armé,
Jusqu'au mois de mai,
Il était dejà prêt
A l'automne dernier.
Légère excroissance
Pour donner naissance
A un beau feuillage
Qui prendrait de l'âge.
Avant que l'hiver vienne,
Il aura engendré
Des ramifications
Qui auront des bourgeons.
Alors foisonnera
De l'ombre pour l'été,
Pour mieux se préserver
Au dur mois de juillet.
Ce bourgeon, parmi des trillions,
En rien de vraiment différent
De ses compagnons
Allait faire explosion à temps.
On sait que le bourgeon
Agit par impulsion.
Il n'a pas de raison,
Et il s'en fout au fond.
En lui seul il contient
Des branchages prochains,
Et en lui, tout est bon.
Il est comme le cochon.
Marron, il va sans dire,
Il va sans doute verdir
Et plus tard dans son plumage,
Créera un coloriage
De verdure blafarde
Ou de couleurs criardes,
Qui nous enchanteront
Durant toute la belle saison,
Et qui se tariront,
Mais avec de nouveaux bourgeons.
J'aurais moi-même aussi
Pu un jour bourgeonner
D'une généalogie,
Mais ça n'est jamais arrivé.