Tu vas droit sur ton chemin, ami sans fin.
Tu talonnes ton destin, ami ancien.
On s'envoye des mots, mais de loin en très loin.
Je déplore ce lien trop lâche, espoir défunt.
Car pour moi, tu as été mieux qu'un frangin.
Nous devrions nous revoir un jour prochain.
La vie nous a séparés au lendemain
De notre adolescence, c'est bien certain.
Nous rêvions alors à de très clairs matins
Tout emplis de paix, de joies, d'espoirs malins.
En ce temps-là, nous voulions mettre en commun
Le peu que nous avions, c'était presque rien.
Perdus de vue, mais pas d'esprit, toujours unis
Par nos pensées, comme par magie, télempathie.
Nous nous le sommes dit, on se l'est transmis, au moins par écrit.
Retrouvons-nous, ce dès demain, laissons nos vies
Pour un moment, faisons revivre les jours anciens.
Soyons les lutins que nous étions quand nous rêvions sans fin.
Reprenons chacun la route, partageons la
Pour un piquant rendez-vous à mi-chemin.
Très loin de ce qui pourrait nous rappeler
Ce qu'on a vécu chacun de son côté.
Nous nous trouverons changés, très étonnés
D'avoir tant vieilli durant toutes ces années.
Perdus de vue, mais retrouvés, tel est mon souhait.
Ce rendez-vous pourrait bien être le tout dernier,
Ne le laissons pas s'échapper
Et regagnons-nous de vue.