LE BRIQUET
(Paroles et musique de Jac PETIT-JEAN-BORET)
(Le lundi 22 août 2022 à 07h29, à Barjac)
J'ai été secoué un brin.
Je suis bien arrivé ce matin.
Chez les très anciens,
Chez nos aïeux, oui les néanderthaliens.
La machine a bien fonctionné,
A voyagé vers ce lointain passé.
A l'heure exacte, bien arrivé.
Et vous voyez, je suis encore entier.
Sorti dans l'épaisse forêt,
Je suis parti en vue d'explorer
Ces nouveaux environs, chercher
Nos ancêtres presque oubliés.
Il n'a pas fallu très longtemps
Pour trouver ces gens un peu déroutants.
Les approcher très lentement
Et me présenter plutôt souriant.
Après un temps d'incertitude
Pour consolider l'habitude,
Nous nous sommes rapprochés.
Nous nous sommes même touchés.
Il avaient du mal à faire du feu,
Mais y sont arrivés peu à peu.
Ils ont cuisiné sérieux,
Et ils ont psalmodié un chant radieux.
Ils m'ont offert une part de leur pizza,
Longtemps boucanée à leur feu de bois.
C'était comme chez Albert, ma foi,
C'était délicat bien que sans anchois.
Les ayant vus peiner, frotter
Pour enfin allumer leur foyer.
Car ça avait duré la demi journée.
Alors pour les remercier, j'ai pensé,
Anachronisme insensé,
A pourtant leur offrir mon briquet,
Forcément à celui qui semblait le chef,
Vu sa peau de loup, gardien de son fief.
Il l'a longtemps regardé.
Il l'a retourné de tous côtés.
Je vous assure qu'il l'a même goûté.
Mais là, du gaz s'en est échappé.
Il a été obligé de cracher.
C'est alors qu'il s'est déchaîné.
Il a voulu m'étrangler pour de bon,
Les yeux exorbités.
Je me suis bien débattu.
Nous sommes même tombés.
Mais comme j'avais dans la main le briquet,
J'ai produit une grande flammée.
Tous reculèrent, la peur dans l'âme.
Ce fut miracle d'être sauvé.
Le pacha me lâcha, reculant d'effroi.
Et moi me baissant, j'allumai un feu ardent.
Puis je montrai au boss comment
Faire fonctionner sans mal le briquet.
Il accepta le don, pardon.
Et puis le temps passa en avant.
Je restai avec eux, un dieu.
Et de joie, ils m'allumaient des feux .
Mais vint le jour où le briquet
Fut vide à force de l'utiliser.
Ils me regardèrent d'un oeil avide,
Me demandant de le réparer.
Mais je n'avais qu'un seul cricket usé.
Tant et tant de fois allumé.
Ils durent retrouver alors
Leurs anciennes pratiques sans confort.
Je ne dus mon salut qu'à l'échappée belle.
Et je revins à l'époque actuelle.
Et si un jour, je reviens chez eux, moins farouche,
Déjà accoutumé,
J'emménerai bien sûr des cartouches
Et une centaine de briquets.
Ces
voyages dans le passé peuvent s'avérer
assez risqués.