Par chance, on a dans la vie
D'ineffables blancs instants d'oubli,
De doux détours,
Ou pour quelques secondes
On jouit de cette faconde.
On a du bon temps,
Du bon sentiment,
De la paix au cervelet,
Qu'on aimerait prolonger
Avec la volonté
De les faire perdurer...
De retrouver l'enfance,
Cette foutue innocence
Qui fait sombrer l'ennui,
Que relance la vie,
Efface le merdique
Qui nous fait la sale nique.
Le neurône est bien fait
Quand il sait diminuer
Le spleen catastrophique
Qui plonge dans la panique.
Ô, ces très forts moments,
Comme ils donc sont aimants,
Et surtout magnétiques
Pour redonner la frite.
Sauf qu'on s'en aperçoit,
Et que revient l'effroi
De la vie quotidienne
Avec toutes ses beignes.
Impossible dans ces sales abîmes,
De reprendre le rêve,
De retrouver le point sublime,
De renouer avec la trêve.
Renchérit le fracas,
Reviennent les tracas
Qu'on voulait oublier
Et bien exterminer.
Tant pis c'est ça la vie,
Point de refuge d'oubli.
Mais dans quelques minutes
Rejouera bien la flûte...
Ô Môman, ces fugaces moments...