Dans la rue des caresses,
Je frappe à toutes les portes.
Sur la place de la bonne tendresse,
Je veux qu'on m'réconforte.
Je ne sonne pas aux numéros im-pairs,
Ni même aux numéros im-mairs.
Pas la peine, il n'y a pas d'aimants frôlements
Dans ces maisons à parents. Oui, j'ai douze ans.
A présent, fini les chatouilles,
Sans doute à cause de mes couilles
Qui ont choisi de mûrir, de grandir et puis de sortir.
Je suis plus un "p'tit".
Lorsque j'étais tout bébé,
Souvent, de longues cajoleries
Je me souviens, j'en avais.
Depuis, la source s'est tarie. Pourquoi est-ce fini ?
Dans l'avenue des Etreintes,
J'avance sans la moindre crainte,
Que celle de ne rencontrer
Aucune main qui puisse m'aider.
Plus tard j'ai bien compris
Que c'était souvent ainsi.
Depuis, j'ai trouvé des caresses.
Oui, j'en connais des adresses,
Et même d'autres sentiers
En tendresse bien boutiqués.
Mais j'ai vingt ans.
A présent, je n'arpente plus aucune rue,
J'en ai bien assez vues. Car j'ai cent ans.
Ah, la peur parentale de l'inceste....