Aujourd'hui, par un beau ciel sans voile,
Un faisceau de photons est parti, émis par une étoile :
Une étoile comme les autres,
Il se trouve que c'est la nôtre : notre soleil !
Il a traversé le vide sans en avoir l'air,
Puis s'est faufilé à travers l'atmosphère,
Faite comme chacun le sait, de l'exosphère,
De la thermosphère, de la mésosphère,
De la stratosphère, enfin la troposphère.
Il a avancé bien sage, il a esquivé les nuages,
Facile, il n'y en avait pas.
Il a rencontré un double vitrage,
Celui de la grande fenêtre de ma chambre,
L'a franchi avec courage,
Est allé sur le miroir, a réfléchi deux fois
Avant de rebondir vers mon lit, fier et droit.
C'est là qu'il m'a tapé dans l'oeil,
Quand il en a franchi le seuil,
Je l'ai trouvé très aveuglant,
J'ai donc réagi en clignant.
Il a su éviter mes cils, il a traversé ma cornée,
L'humeur acqueuse, le cristallin,
Corps vitreux, ma rétine enfin.
Là, cônes et bâtonnets ont envoyé des signaux
Par le nerf optique à mon cerveau, ce machin tout là-haut.
J'ai ainsi pu apprécier de ce rayon les qualités.
Ça m'a permis de reconstituer le trajet de ce rayon.
C'est ça qui m'a persuadé de vous écrire cette chanson
:
Le rayon !
J'en
connais un rayon, nespa ?
En fait, j'en ai appris un rayon !