Parfois, de loin en loin,
Navré, je voudrais bien
Pouvoir ne rien renier,
Mais ne point oublier.
Redevenir sou neuf
Pour pouvoir m'extasier,
Comme avant d'être "grand",
Sauter comme un enfant.
Sauter la boucle des saisons.
Sauter la mort à l'horizon.
Sauter les maux qu'on nous inflige.
Sauter le futur qui nous afflige.
Bref... sauter les moutons,
Comme quand j'étais "garçon",
Sans autre tourment vain
Que bien franchir les ovins.
Se croire un kangourou,
Bien calculer son coup,
Prendre son élan debout,
Pas besoin d'être casse-cou.
Malgré le risque au bout,
De faire un saut trop mou.
Lorsque finit le bond,
D'esquinter un mouton.
Se faire une rangée,
Des obstacles à sauter.
Terminer en beauté,
Se planter, bien plié.
Puis rentrer le coco.
Bien tenir ses genoux
Pour attendre l'assaut,
Stable comme le grand manitou.
Ce manège fort distrayant
Ne dure jamais bien longtemps,
Car assez vite, on en a marre,
Vite, une marelle sur le trottoir.
Mais... plus tard, ce n'sont plus les moutons
Qu'on aimerait sauter au fond,
Ce s'raient plutôt les agnelettes
Et c'est ça qui nous rend si bêtes.
Une pensée pour le "kangourou" de Charles Trenet,
c'est ma chanson préférée de son immense et
merveilleux répertoire..