Que peut-on faire sans brouette ?
Sinon vivre à l'aveuglette.
C'est comme une bicyclette,
Ça sert de ptite camionette.
La birouette de ma grand mère
Etait toujours pleine de terre,
De feuilles mortes ou de pierres,
Qui ainsi changeaient de litière.
La beuroite des mères grand
Ne transportait jamais de ciment.
Elle était faite pour l'humus,
Pour garnir le tumulus.
La brouette doit être verte,
Être toujours en alerte.
A chaque instant rester prête,
Un peu à l'instar d'un pense-bête.
Et le cabrouet jardinier
Qui nous servait à transporter
Une quantité de vieux objets
Est un vieux modèle désuet.
La brouette plus moderne,
Composée de métal terne,
Est conçue mieux équilibrée,
La roue étant mieux centrée.
Mais la brouette authentique,
Infiniment plus romantique,
N'a souvent plus de valeur
Que déguisée en vasque à fleurs.
La roue de notre vraie brouette,
Celle qui restera dans nos têtes,
Doit avoir cinq ou sept rayons
Tournés par un maître charron.
Que peut-on faire sans carriole ?
Faut pas qu'elle soit de traviole.
Pour transporter nos babioles.
Pour ne pas qu'elle carambole.
Conduire la brouette est aisé,
Pour peu qu'on sache la manier.
Mais faut rester en première.
La direction est à l'arrière.
On dit d'un train qui est trop lent, ben,
Que c'est une avérée brouette.
Mais c'est vraiment désobligeant
Pour la noblesse de notre vedette.
Française, bien sûr la brouette.
Pas nippone !