Ecouter
Laure était maquée avec Adam Deferre.
On dit d'ailleurs que c'était une vieille histoire
Qui perdurait depuis bien avant-naguère.
Pour ceux qui possèdent une bonne mémoire.
L'habitude avait remplacé la bitale.
L'hébétude résultait de cette situation.
Mais la vie continuait, comme toujours un peu sale.
Ne vous étronnez pas s'ils en étaient ronchons.
Un jour la folle fièvre s'empara de Laure.
Ne tenant plus en place, elle se jeta le sort
De s'enfuir très loin de cette monotonie,
De guilledouner avec un galant exquis.
Devant le petit autel qu'elle avait dans sa chambre,
Tous les soirs, elle priait dans son ambiance d'ambre.
Qu'un prince d'argent lui tombât dans les dents.
Ce devrait être bientôt et pour assez de temps.
Sur la place du marché, une nuit de février,
Le galant était là. Dans l'ombre, il l'attendait.
Coup de foudre banal, fatalement ils se plurent,
Et dans son adammobile, incontinents s'émurent.
Il créchait pas loin du bon cercle polaire.
Pour la fièvre de Laure, ça ne pouvait que lui plaire.
Ayant mis dans le mille dans la pomme d'Adam,
Elle serait au chaud pour au moins deux cents ans.
Laure déchanta vite au vu de la vodka
Qui fondait bien trop vite malgré le très grand froid,
Dans les biberons de son nouveau galant
Et elle regretta son déménagement.
Après un an-et-demi de désenchantement,
Elle retourna à la monotonie d'Adam,
Qui n'avait acquis aucun empressement.
La fièvre reprit Laure presque instantanément.
La rue est vers Laure...