Ecouter
Le remords est un ver pas fini,
Peu reluisant et qui s'enfouit
En se planquant sous le tapis
Avec la poussière du déni.
Quand il en sort sporadiquement,
Il nous grignote subrepticement.
Et il retourne sous la moquette
Où on l'oublie, mais pas à perpète.
Mais s'il reste persistant,
Il est infiniment dérangeant.
On a mal fait et on le sait,
On préfère le scotomiser.
Quand il ressort, c'est pour ronger,
Car c'est là sa spécialité.
La vie est faite pour le prolonger.
Seule la mort peut l'éradiquer.
Chez les malades du ciboulot,
Il se résorbe au fond du cerveau.
Disparaissant à tout jamais,
Leur permettant de recommencer,
Puisqu'ils sont déjà vaccinés
Contre cette schlimme infirmité.
Dans les strates profondes,
Bien ramassé et bardé de sondes,
Rétroviral de tenaillement,
Il veut vous sentir repentant.
Alors il se met en veilleuse
Pour contrôler vos hontes affreuses,
Et réapparaître au bon moment
Juste pour raviver votre tourment.
Aucune drogue, même la confession,
Encore moins les humiliations,
N'atténueront la contrition,
Et surtout pas la punition.
C'est un peu comme la componction
Quand il s'agit de religion.
Ne reste que l'aveu
A la victime pour se sentir mieux.
Minimiser les remorsures
Dans le présent et le futur.
"schlimme"
: francisation toute personnelle
de l'allemand "schlimm" pour "terrible".
Aucun mot français ne m'allait...