Ecouter
Canicule du mois de juillet,
Avec bien sûr un ciel d'été.
Il faisait chaud, j'en profitais
Pour aller au frais me baigner.
Cheminant seul, je remontais
Le lit du torrent asséché,
Qui entre collines serpentait,
Et aux Ayguières aboutissait.
Les Ayguières !
Mieux que la mer !
Eaux turquoises enserrées
En vasques cascadées.
Je marchais salement isolé
A des lieues de tous les côtés,
D'une présence civilisée,
Dans ce lit blanc comme pétrifié.
Plus une goutte d'eau pour reflèter
Le bleu du ciel immaculé.
Ne restait que boue humectée,
Mais qui serait vite séchée.
Les Ayguières !
Là-haut sur cette sèche rivière.
Un but pour moi prioritaire
En ce jour si calorifère.
Soudain au milieu de rien,
Un aboyement, sans doute un chien.
Puis un grand bruit dans les broussailles :
Un sanglier épouvantail !
Une nombreuse horde se leva
Et heureusement détala.
Je les croisai encore une fois,
Un peu plus loin, quel vif émoi...
Les Ayguières !
Je ne faisais pas trop le fier.
Par prudence imaginaire,
Je m'armai d'une lourde pierre.
Chargé de l'arme dérisoire,
Et ahanant vers la victoire,
Sous forme d'un vivifiant bain,
Aux Ayguières au bout du chemin.
Plus de présence de sangliers.
De ma masse, me suis délesté.
Après des heures, j'aperçus
Les grands rochers tant attendus.
Les Ayguières !
La fin de mon calvaire.
Mais début de mon fiasco,
Car il n'y avait plus d'eau.
Absolument
véridique, mais c'était le samedi 13 juin 2009.
En fait cette fois là, il y avait de l'eau là-haut, un peu
stagnante
mais rafraîchissante ! Les Ayguières, près du Mont
Bouquet, dans le Gard.
Il y a les grandes et les petites, toutes délicieuses...quand il
y a de l'eau,
ce qui, il faut bien le dire, est de plus en plus rare !
Là, les sangliers n'avaient déjà plus rien à
boire.