Ecouter
Ce matin-là,
La belle Sélène
N'était pas là,
Etant bien pleine,
Déjà couchée
Derrière les monts,
A mon lever,
Au pont d'Bézons.
Je soupçonnais Ménélas
D'avoir cru qu'elle était lasse,
Et l'avait fait enfermer
Par Pâris au quai d'Orsay.
Je devais la délivrer,
Afin qu'elle puisse remonter
Au zénith pour éclairer
Les pays du monde entier.
La belle Sélène
Déjà manquait
Depuis Bollène
Jusqu'au Touquet.
Moi, géomètre
Je me devais
De la remettre
A l'apogée.
Grâce à la diplomacie
Dont je n'avais pas envie,
J'ai alors pu pénétrer
Dans les geôles du quai d'Orsay,
Avec la complicité
De la belle Plazza Athénée,
Ce qui ne fut pas aisé
Pour la sortir déguisée.
Puis le métro, le polytrain,
Enfin le bus jusqu'au lointain.
Quel grand plaisir de voyager
Avec Sélène à mes côtés.
A l'aide d'une corde, je l'ai hissée
Sur son orbite désertée.
En croissant, c'est plus léger.
Et pour finir, propulsée.
La guerre à Troyes oubliée,
Ne restait plus qu'à admirer
La belle Sélène rayonner
Pour le petit déjeûner.
Pas
la poire, plutôt lunaire !