Ecouter
En ce temps de fous,
Dieu était partout.
Quelques cinglés disaient
Que ce n'était pas vrai.
Mais il devait cailler,
Quand dehors il gelait.
Pour qu'il soit à l'abri
Au chaud, on construisit
Des temples, des chapelles,
Des églises en kyrielles,
Ou mieux des cathédrales
Tout de même un peu glaciales.
Là, on était sûr,
Qu'il était en mesure
De tout bien exhaucer,
Si on savait prier.
S'il vous guérissait
Ou s'il ramenait
Le fils soldat vivant,
Alors remerciements.
On payait au bedeau
Le prix d'un ex-voto,
Ou d'un petit calvaire
Très loin du cimetière.
On voit sur les chemins
Des autels dans un coin.
Ou des croix bien rouillées
Et des saints oubliés,
Des vierges avec leur bébé,
Pas besoin de se déplacer,
Tout étant à proximité.
Là aussi, on pouvait prier.
En ces temps modernes,
Dieu est devenu terne.
A tel point qu'on l'ignore.
On le tient même pour mort.
Au céleste, on préfère
Des dieux plus terre à terre.
Qui voudrait encore se faire
Bâtir un de ces calvaires ?