Ecouter
Vois, je n'ai pas d'arme dans la main,
Mais je ne t'en serrerai pas dix,
Et je ne lèverai pas non plus le bras
Dans un infamant salut fasciste.
Je préfère te faire la bise,
Que tu sois laid ou très exquise,
Ce n'est pas une invitation
A une plus tendre relation.
Je te biserai sur les joues
D'un effleurement sain, doux.
Je t'en ferai même deux ou trois.
Cela ne coûte rien de surcroit.
Et je répète, surtout ne pense pas
Que je m'imagine plus que ça.
Note bien, ce n'est en rien libertin,
Juste copine ou rien que copain,
Et je vais oser te tutoyer
Par respect, sans familiarité.
J'aimerais que tu acceptes ma bise
Librement sans qu'elle te défrise.
Tu peux bien sûr la refuser,
Et plutôt la pince me serrer.
Mais je trouverais très dommage
Que tu prennes ça comme un outrage.
Je conçois que tu puisses t'offusquer.
A ton refus, je me résignerai.
Je respecte ton absolu droit,
Car évidemment, tu as le choix.
J'aimerais donc te faire la bise.
Ne redoute aucune vile traitrise.
Et même si ça te paraît débile,
Malsain, déplacé ou infantile.
Veux-tu alors me tendre ta joue,
Que je puisse déposer mon bisou ?