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Donnez-moi un levier et je soulèverai le monde.
Archimède avait donc l'imagination féconde.
Heureusement qu'il avait des réserves d'eurêka
Pour nous illuminer de ses savants postulats.
Donnez-moi un levier et je soulèverai la ronde
De tous les bien-pensants et de leur morale immonde.
Qu'elle aille s'encanailler dans les enfers loin d'ici
Et que la probité nous ramène l'harmonie.
Donnez-moi un levier et je soulèverai la fronde
Des prolos dont l'envie de révolte est moribonde,
Pour chasser les petits chefs et aussi les grands patrons,
Avec les persuadeurs qui forcent à tourner en rond.
Donnez-moi un levier et je soulèverai les ondes
Pour emmener au loin leur nature nauséabonde.
Voyez qu'elles contaminent, et combien elles nous abîment.
Elles poussent à la déprime et ainsi elles nous dominent.
Donnez-moi un levier et je soulèverai la blonde,
Plein d'amour et d'humour, surtout de fougueuse faconde.
J'en ai d'ailleurs un autre pour la suite des soulèvements,
Qui m'a toujours servi plus ou moins fidèlement.
Donnez-moi un levier et je soulèverai la bonde
Du tonneau du désordre que tant d'entropie inonde.
L'expansion s'éteindra et le trou noir blanchira.
La lumière éclatera et elle nous éblouira.
Je soulèverai l'atome, le quark et tous les bosons.
Je soulèverai le big bang ainsi que le cosmique fond.
Je soulèverai même tous les multivers abscons.
Je soulèverai, pardon, les photons, les électrons.