Ecouter
La vie étant une courte ou longue rivière
Sur un bas fond de sablière, éphémère,
Elle nous entraîne vers d'autres rivières
Pour générer une descendance tout entière.
Tout au long des deux berges de la rivière
Du temps trop court précédant le grand transfert.
Toute fine à sa naissance,
Ensuite atteinte de croissance.
Cette comparaison sent déjà le rance.
Les berges du temps
Nous freinent souvent,
Tantôt calmement,
Parfois brutalement.
Des récifs, des écueils qui nous détournent,
Nous précipitent et nous enfournent dans les rides.
Il faut se montrer intrépide, pas impavide,
Endurant pour surnager dans ces rapides.
Tout au long des deux berges toujours changeantes
Nous sommes ballotés par l'espérance ou la souffrance,
Mais je ne me fie qu'aux apparences de l'influence
De leur violence sur nos tristes impuissances.
Les berges du temps
Defilent dans notre champ.
Tantôt lentement,
Parfois rapidement.
Et emportés par ce courant d'après-avant,
Nous serpentons fatalement vers l'océan,
Où nous nous diluerons sans plus de berges
Dans le néant mystérieux qui tout submerge.
Les berges du temps
En disparaissant,
Sonneront l'oubli
Par la mer de notre vie.