Ecouter
Elevé par une mère-poule,
Une poulette un peu en boule
Contre un coq absent, sans humour,
Seul dans sa petite bassecour,
J'ai décrêté le coq, en lui
Vraiment sans équivoque.
Je l'ai découronné.
Oedipe ne m'a pas grondé.
J'ai dépoussiné dans cet enclos,
Nourri de grains, mais bien seulot,
Sans frères poussins ni soeurs poulettes
Pour picorer dans mon assiette.
Quand l'âge vint de quitter le poulailler,
Je devins, destin préavisé,
Un jeune coq, néanmoins atténué.
Pas un chapon,
Non plus un chaperon.
Toujours le bec pointé vers un cloaque,
Avec échecs à devenir patraque.
Maturité arrivant,
Et ayant pris du gros plomb
Dans le blanc de mes ailes,
J'ai bien compris toute ma stupidité,
De grains reçus, superflus, bien ambigus,
Qui s'en étaient trop pris à ma berlue,
Pas si aisé, mais j'y suis arrivé.
J'ai décrêté le coq, en moi
Déployé le pébroque
Afin d'être un peu plus cool
Pour mieux respecter les poules.
J'ai décrêté le coq, en moi
J'ai décrêté le coq, en moi
J'ai décrêté le coq, en moi