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BAC 68
(Musique et paroles de Jac PETIT-JEAN-BORET)
(Le vendredi 6 octobre 2023 à 18h21, à Barjac)
Timide et réservé en mes jeunes années,
C'est bien en terminale
Que j'ai vraiment commencé à me dissiper.
Et ma terminale s'est arrêtée en mai,
En mai soixante-huit, je l'ai pas fait exprès.
Mais pourtant, l'examen était maintenu,
Malgré tout ce qui se passait dans la rue.
La différence était qu'il n'y avait pas d'écrit,
Seulement un oral, je m'en foutais pas mal.
Je fus attribué à un lycée perdu,
Mais qui était semblable à ceux que j'avais vus.
Malgré toutes les grèves de métro et de trains,
Je m'y pointai à l'heure, peut-être trop serein.
Là, ce fut le délire dans toutes les matières.
Je n'avais rien appris de toute l'année entière.
Tombé sur des mystères dans tous les sujets
Qu'on tirait au hasard sur des papiers pliés.
Je me souviens encore que l'on m'a demandé
Pourquoi les satellites jamais ne retombaient.
Je n'en savais rien, mais le prof m'a aidé,
M'a mis sur la piste, j'ai bien cru triompher.
En géo, j'ai tiré la province Nordeste,
Au Brésil si lointain que je n'en savais rien.
J'ai dit le cacao, la canne et le café,
Mais il n'y poussait rien, le prof a rétorqué.
Je crois que le français a été le sommet.
La prof était en jupe, les deux jambes sur la table
En face, bien écartées. Je n'ai que bafouillé.
Mais au bout du compte, elle m'a félicité.
Je n'avais appris qu'une seule chose au lycée.
C'était confectionner des cocottes en papier.
Donc devant la porte du jury, j'en ai disposé,
Mais les profs, en sortant, les ont écrabouillées.
On m'a annoncé que j'étais recalé.
Là, ça m'a fait tout drôle, je me suis dégrisé.
Je l'ai finalement eu, plus tard rattrapé
Au mois de septembre, succès peu mérité.
Pour moi, soixante-huit, une bonne année.
Pour une fois, tout est exactement authentique !
N'empêche, ce bac me rapporte vingt Euros de plus
par mois sur ma retraite ! Mazette !
Ils sont dérangés, tout de même...