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Pour moi, le "bonheur du jour"
Est une vraie plante sauvage,
Que je prends soin d'épargner
Lorsque je joue au jardinage.
Bien sûr, ce n'est pas son nom.
Je lui ai donné ce surnom,
Car elle m'enivre, pétillante
De ses couleurs si chatoyantes.
Ses pétales merveilleux
Sont tout en camaïeux.
Harmonie pour des yeux
Nantis ou miséreux.
En retour, à la fin du jour,
Tombe soudain un pâle froid,
Qui verse en moi des émois
En refermant mes bonheurs du jour.
Une à une, les lanternes magiques se rallument
Je vous jure qu'elles s'appliquent
A vaincre l'obscurité,
Mais ne savent pas me raviver.
Privé de mes bonheurs,
Remontent les douleurs
Qui s'étaient assagies
Lors de l'après-midi.
Réconfort, les belles de nuit
Restées du soleil à l'abri
S'embrasent en éclatant
D'émois nocturnes, rougissant.
Sauront-elles des tracas m'apaiser,
Détourner du chagrin mes pensées
Pour que j'oublie les soucis ?
Seront-elles mes bonheurs de nuit ?
Mais non, ils ne sauraient être des meubles.