Ecouter
Aussi longtemps qu'il y aura des vieux coucous pour vrombir
Affectueusement par les chaudes après-midis,
Fleuriront encore sur mes yeux des sourires
Qui effaceront les regrets de ma vie.
Car avec nostalgie, ils me rappellent les étés,
Dans la petite chambre de mes toutes jeunes années,
Lorsque dans le bleu là-haut, ils écrivaient
De longues arabesques faites de blanches trainées.
Les jets seraient eux,
Plutôt silencieux.
Ces reliques font mieux,
Un boucan joyeux.
Gâchant du carburant
Autant que les grands.
Mais qu'est-ce qu'on y entend
Lorsqu'on est enfant ?
Polluant le ciel
De leur fumigènes,
Pour des réclames rengaines
De yaourts ou de laines.
Tant qu'en mon ciel voleront des vieux coucous à la tire,
Dérobant mes chagrins, mes tourments, même les pires.
Qui par leur raffut couvriront mes soupirs,
Je croirai pour les humains à un peu d'avenir.
Car je suis toujours fou
De ces vieux coucous.
Je vais à ma fenêtre
Les voir disparaître.
Pour moi une journée
Que j'estime ratée
Est quand ils restent à quai.
Il me manque leurs hoquets.
On n'en voit plus écrire, peut-être
justement pour des raisons écologiques.