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Début janvier, par une superbe journée,
Je vais à la plage que j'aime tant arpenter.
Ce serait presque un temps à se baigner.
Personne à des kilomètres, c'est vraiment inespéré.
Le soleil pourtant si bas me suggère
De goûter l'eau malgré le frais front de l'air.
Bien sûr, elle est fraîche, mais pas glacée.
En quelques secondes, je devrais m'y habituer.
Inimaginable Méditerranée !
Qui nous gâte en hiver d'un relent d'été ...
Elle n'est pas si froide après quelques brassées,
Et j'y déguste son goût turquoise et salé.
Après avoir nagé submergé,
Et avec les vagues joué comme à surfer.
J'ai échoué sur ce sable immaculé.
La brise du sud m'a aussitôt séché.
Je suis resté sur la berge à me dorer,
Dégustant tout seul de ma grève les attraits.
Extraordinaire Méditerranée !
Qui veut nous persuader qu'on est en plein été ...
Nu sur la plage permet un parfait bronzage.
Le ressac-séduction est une invitation
A retenter un nouveau petit plongeon.
Mais je ne suis pas seul, m'aperçois-je, bougon !
Une naïade vaguement connue, de loin me hèle.
Elle m'a reconnu, ça paraît irréel.
Elle adore l'eau autant que moi,
Alors après un bain, assis nous séchons en commun.
Tous deux ahuris par cette journée magique,
Nos mains se découvrent, ça devient érotique.
Nos corps à leur tour fatalement s'impliquent.
Je ne la désire pas, pour moi trop athlétique.
Très invraisemblable Méditerranée !
Qui veut nous entraîner à nous encastrer...
Elle prête à s'empaler mais moi pas emballé
Bien que raidi, me défendant d'entrer.
Je n'étais pas assez enthousiasmé.
Mais c'était chaud, comme ce soleil extasié.
Très impénétrable Méditerranée !
Qui voulait à tout prix nous apparier...
Le soir tombe tôt, bien plus tôt qu'en plein été,
Sans le moindre mot, nous nous sommes séparés.
Chacun de son côté, nous nous sommes retirés,
Au moins rassasiés de cette illusion d'été.
Nous ne nous sommes jamais, jamais revus.
En 2007, c'était le 6 janvier,
Jour ineffable, je m'en souviens très bien.
Je pense qu'elle aussi sans doute restée sur sa faim,
Ce souvenir doit lui rester dans son coin.
Ma très vénérable Méditerranée !
Au fil de mes années, tu m'as bien étonné...
C'est sans doute la plus retravaillée de mes chansons,
tant pour les mots que pour la musique et le mixage.
Six jours de peaufinage.
Je ne suis, comme souvent, pas entièrement satisfait,
mais il faut bien conclure à un moment.
Dans la chanson, absolument authentique, je n'ai pas conclu...
Ça arrive parfois. La raison veille...