De nature étant prévoyant,
Tout autant patient qu'impatient,
J'ai manie de soustraire les jours
Sur de précis comptes à rebours.
J'en ai fait pour l'heure d'été,
Pleins d'espoir et d'alacrité.
D'autres contre l'heure d'hiver,
Qui me plonge dans l'humeur amère.
J'ai fait un beau copinomètre,
Une sorte de baromètre,
Où je mesurais la pression
De revoir la petite Marion.
Je l'avais fait pour sa venue,
Très empressé de la voir nue.
Et un autre pour son départ,
Lorsque j'en avais vraiment marre.
J'ai fabriqué ces chronomètres
Comme des compteurs tensiomètres
D'autres en bois, carton, papier
Qu'assidument je consultais.
Dans ma tête, j'en fais en minutes
Lorsque la faim me persécute,
Et qu'il faut finir la cuisson
De ma future collation.
Jamais n'ai tenté les années,
Avant ma retraite d'oisiveté.
Vu que je ne sais rien de mon sort,
Je n'en ai pas fait pour ma mort.
Il faudrait peut-être que j'en fasse un pour ma renaissance ?
Mesure à sept temps.