Le sourire éteint,
L'air plutôt chagrin,
Ses lourds sacs en mains,
Elle gravit le chemin.
Pourquoi cette triste mine ?
Elle rentre de l'usine
Retrouver son foyer,
Son mariage raté.
Elle sait d'avance
Ce qu'elle va trouver !
Son mari bourré,
Une cuisine souillée.
Un fils désoeuvré,
Déjà défoncé.
Elle aura du boulot
Jusqu'au tardif dodo.
Parfois elle se souvient
De ses rêves anciens
De fonder une famille,
Quand elle était jeune fille.
Comme elle était mignonne,
Elle plaisait aux hommes.
Maintenant avec sa rogne,
Elle tirait une sale trogne.
Elle avait engraissé,
Etait bien empâtée,
Même si son corps
Savait encore gérer l'effort.
Bien sûr et pour cause,
Elle n'était plus qu'une chose.
Elle avait bien sa dose
Pour faire une névrose.
Elle devrait divorcer,
Mais fort le redoutait
Elle serait paumée,
Toute seule sans ses hommes qu'elle aimait.
Elle s'était habituée.
Elle était résignée.
Ainsi elle survivrait.
Trop tard pour les regrets.
Pourtant quand lui revient
Son cher espoir ancien
De fonder une famille
Quand elle était jeune fille...
Mais non, pas de regrets !
Vous
la connaissez, cette pauvre femme admirable !