Les copains m'avaient dit
Que pendant l'été,
Ils allaient visiter des grottes...
Avec un sourire narquois,
Je me demandais pourquoi.
Moi, dans mon trou perdu,
Pas une grotte en vue.
J'ai bien cherché
Dans l'almanach de la contrée.
Mais je n'en ai pas trouvé.
J'étais bien trop isolé.
Je suis allé dans les collines.
Dans ma naïveté enfantine,
J'ai très longuement exploré
Mais je n'ai rien pu déceler.
Un ancien m'avait dit
Que dans sa jeunesse,
Il en avait connu au moins une,
Qu'il n'avait jamais retrouvée
Depuis ses tendres années.
C'était un souvenir
Bien trop encombrant, malvenant,
Qui le faisait souffrir.
Depuis il n'en avait plus vu.
C'était sa déconvenue.
Il n'en avait plus sa raison,
Etant demeuré vieux garçon.
Au grenier, par hasard,
Dans un vieux canard,
Ils parlaient vaguement d'une caverne
Mystérieusement délicieuse,
Qu'on visitait sans lanterne.
J'ai cherché où ils disaient
Je n'ai pas trouvé cette entrée
Sûrement camouflée
Par une très dense forêt,
Mais je me suis acharné.
Finalement, j'ai trouvé
Par un vieux sentier
Mais c'était vaguement obstrué.
J'ai eu du mal à pénétrer,
Tant inexpérimenté.
Parvenu à mes fins,
Je fus enchanté.
Cette grotte était si envoûtante.
J'y suis très souvent retourné
Je ne serai pas vieux garçon.
J'ai fait mon initiation.
Par cette pamoison,
J'ai enfin trouvé ma vocation,
Je serai spéléologue.
Je suis bien sûr déterminé
A courir le monde entier
Pour dresser un catalogue.
Ce sera un dur métier,
Mais j'ai découvert ma destinée.
Je serai explorateur.
Jusqu'à ma toute dernière heure.
La
grotte mystérieuse, comme disait Charlie,
un galeriste guadeloupéen, une teigne qui portait
un casque colonial, équipé d'un
ventilateur au sommet.