Tapi dans ma tanière
Loin des yeux indiscrets,
Loin du coeur des volières,
Dans le plus grand secret.
Debout sur mon tapis,
Je lui dédie une danse.
Pas la danse du tapis,
Une qui n'a pas de sens.
Je module ma voix
Pour lui laisser le choix
De me trouver un sens,
Le bon sens de ma danse.
Je sens bien sous mes pieds
Qu'il commence à valser.
Et donc je m'y assieds,
Paré à décoller.
Dans un air éthéré,
Il m'emmène vers l'été,
Vers les hauteurs lointaines
Des montagnes marocaines.
Je me laisse porter
Par mon tapis volant
Qui plonge vers une vallée
Sur un troupeau broutant.
Il semble avoir retrouvé
Le poil dont il fut fait.
Dans une petite bâtisse,
Les villageoises tissent.
Vu que mon tapis a retrouvé l'endroit où il est né,
Il désire rester, ne pas me ramener.
Je vais donc rester là et apprendre à tisser
Pour me confectionner un tapis pour rentrer.
Pas
voulu faire une mélodie arabe,
c'eût été exagéré.