Lundi, on tondra la toundra,
De Petaouchnok jusqu'à Vladivodka.
Ça emmerdera les voisins,
Ces pauvres marsouins
Qui ne supportent rien.
Ces vieux schnoks d'une autre époque
Ne tondent jamais rien,
Ils laissent pousser leur foin.
Mardi, on fera vidanger
La fosse septique aux vapeurs pléthoriques.
Ça emmerdera les voisins,
Ces pauvres sagouins
Qui sont des moins que rien.
Ces foireux, mystérieux,
Ont le tout-à-l'égout, mais on n'est pas jaloux.
Mercredi, on tronçonnera
Très tôt le matin, les haies et les sapins.
Ça emmerdera les voisins
Qui dorment longtemps,
Ça fera du boucan.
Ils verront quand ils se lèveront
Que la haie entre nous
N'existe plus du tout.
Ils nous accusent de mauvais voisinage,
Des calomnies qui vont jusqu'à l'outrage !
Jeudi, géant barbecue
Sardines et merguez pour nos amis à nous.
Ça emmerdera les voisins,
Grands végétariens, et même végétaliens.
Ça leur révulsera les narines,
Nos parfums de sardines.
Ils feront grise mine.
Vendredi, programme artistique
Car répéteront nos fanfares folkloriques.
Ça emmerdera nos voisins,
Férus musiciens qui n'aiment que le classique.
Ça leur écorchera les tympans,
Les airs un peu criards
Mais si entraînants.
Samedi, les amis chasseurs
Viendront avec leurs meutes y passer quelques heures.
Ça emmerdera les voisins
Qui aiment le silence, ces aboyements des chiens.
Ça les dérangera dans leur sieste.
Nous on aime bien les bêtes, pour eux c'est la peste.
Ils nous accusent de mauvais voisinage,
Des calomnies qui vont jusqu'à l'outrage.
Le dimanche, on ne fera rien.
On se reposera, car on est bons chrétiens.
Ça emmerdera les voisins qui seront partis loin
Et le regretteront bien.
De
tels voisins, j'en ai eu à Formentera,
ce n'était pas au long de la semaine,
mais au fil des ans. Moins exagérés tout de même
mais toujours cherchant à nous emmerder.