Comme la lavande qu'on récolte en juillet,
L'été offrande m'oblige à l'aduler.
Sa folle plénitude me force à m'étirer.
Foin des hivers déjà loin, oubliés.
Le champ ondule comme la divague ourlée
Qu'une brise marine ose pousser, lisser.
Transfiguré en radeau improvisé,
Tel un grain de temps, je me sens comme emporté.
L'été me récolte.
Surexposé aux faux tons ultra violents,
Absorbant les soleils, leurs degrés et leurs doux vents,
Qui m'immolent en flottant.
Comme la lavande, en parfums envoûtants,
L'été m'évapore en sucs évanescents.
Son alambic me distille en féromones.
De verts en violets, je me suis pastellisé.
Il sera bientôt l'heure de me butiner
Avant que je ne sèche ou que je me fane.
La
lavande et moi... En hiver malheureux,
en été épanouis.