Bien que je survive d'expédients,
Je n'en surmeurs pas pour autant.
Car ils ne m'expédient pas
Assez vite vers mon trépas.
A quoi de bon servent-ils donc,
Si ce n'est prolonger ma honte.
Car je ne réussis plus
A reprendre le dessus.
Je n'ai plus goût à rien,
Et je me force bien
A écrire des chansons,
Pas toutes bonnes, à raison.
Si je n'écrivais pas
Toutes ces foutaises, je crois
Que je mourrais d'ennui.
Serait-ce mieux ainsi ?
Je ne sais pas rester tranquille.
Ne rien faire est pour moi l'enfer.
Je continue de chansonner.
Je sens que ça peut m'aider
De m'envoyer tristement
Tous ces affreux expédients.
Quels sont mes expédients,
Me demanderez-vous ?
Je vais vous le dire à vous !
Mais ça reste entre nous :
Café, tabac, alcool, chansons.
Tout ça mérite mon admonestation.
Mais la chair est bien bien faible,
Et bien que mon esprit soit fort,
Je ne demande pas d'aide
Pour supporter ces inconforts.
Eh
ouais, ça n'arrive pas qu'à moi,
même si ça ne me console en rien.