Chère prudence, reste avec nous !
Les ragots de la sale commère nous rendent fous.
On a tendance toujours à croire tout ce qu'elle raconte
Et fomenter d'injustes hontes,
Sans s'assurer d'abord que c'est vérifiable,
Que ce n'est pas médisance ou une fable,
Que la personne que vite, trop vite on accable,
Est bien de ce qu'on dit assurément coupable.
Je connais un édile local déclaré infâmant
Un sale con, je ne l'aime pas, mais je reste prudent.
Sa fille l'accuse quarante ans après les évènements
De l'avoir touchée alors enfant, très intimement.
C'est fort possible, ma foi, mais tant que je n'entends pas
De sa bouche l'aveu de son affreux comportement,
Il restera alors pour moi présumé innocent
D'avoir eu ces affreux attouchements bien dégradants.
Il doit se cacher, plus personne ne veut lui causer.
Les gens répandent le bruit sans même avoir écouté
De la part de la fille victime, l'accusation formelle.
La rumeur se propage hâtivement de bouche à oreille.
A propos de ses viles magouilles au niveau politique,
Personne ne pipe mot de ses scandales, les yeux fermés
Sur ses combines foireuses, ô combien antidémocratiques,
Et pourtant c'est corroboré, les faits sont avérés.
Chère prudence, enraye nos calomnies,
Retiens-nous, éloigne-nous de toutes ces ignominies.
La justice pour cet enfoiré a dans cet exemple vraiment changé
de côté.
Mais c'est tellement grisant, goûteux, alléchant de dégoiser,
médire avec les passants.
Chère prudence, tiens-nous, brise les potins.
Fais taire nos langues perfides tant qu'on n'est sûr de rien.
Of
course, référence à "Dear Prudence" de John
Lennon au sein des Beatles.
Mais aucun rapport, ma chère prudence à moi est de mise, sans
majuscule,
tandis que l'anglaise appelée à sortir de son bungalow était
une Miss, pas une mise.
Néanmoins, comme l'intro de John est très jolie (comme tout
le morceau, d'ailleurs),
je me suis permis de l'évoquer au début de ma chanson.