J'ai placé des santons dans ma crèche, dans ma crèche.
Je crèche au quatorzième sans le moindre ascenseur.
Je devrais me sentir moins seul avec ces bergers.
Mais ça sent le mouton à plein nez dans le secteur.
De temps en temps ça pue le méchoui très plâtré.
Mais je ne prends pas le temps de bien les astiquer.
Ils sont très empâtés, ils font du surplace,
Mais dans ma petite crèche, ils tiennent trop de place.
Je n'ai jamais aimé de tous temps les santons.
Je ne les aime toujours pas, je les trouve très cons.
Ils ne disent jamais rien, il se tiennent là cois,
Sans aucune expression, les yeux rivés vers le bas,
Comme s'il y avait un roi, on ne sait pas pourquoi.
Jamais un faux mouvement, pas plus de leurs moutons.
De même pour les rois mages, les parents, le rejeton.
Tout comme le boeuf et l'âne, pas la moindre émotion.
Pour ne pas qu'ils défraîchissent,
Je dois repeindre leurs haillons.
Il faudra bien que j'agisse.
Ou ils resteront sans tons.
Ma crèche n'est pas pourtant une véritable étable.
Mais ce n'est pas là le comble plus coupable.
Dans le moindre recoin, sur toutes les tables.
Croyez bien qu'ils m'encombrent, ces horreurs pitoyables.
Pourquoi donc ces santons ? On me les a offerts
Pour me faire compagnie, car je suis solitaire.
Je me demande toujours qui peut avoir si bon goût
Pour s'enticher ainsi de symboles aussi flous.
Je n'aurais jamais payé ni le moindre denier.
J'en suis entortillé. Je veux m'en débarasser.
Et cette chanton-sanson est en fait une annonce.
Je les cède volontiers, ces laideurs j'y renonce.
Ce serait malvenu de les mettre à la rue.
Aussi contactez-moi, que ma crèche soit nue.
Qui veut des santons ? Qui veut mes santons ?
Qui veut des santons ? Qui veut mes santons ?
Je
n'ai eu de santons qu'enfant quand je croyais encore au père Noël
!
Depuis, je n'aime pas les santons, comme on peut s'en rendre compte
dans la chanton sanson.