Tous les matins, je quitte mon auvent
Et je vais prestement, courant et sautant.
En équilibre ou bien sur la clôture
Ou alors sur la haie, agile et léger,
Vers ma salle à manger, le grand pin.
En bondissant, je l'atteins,
Et là, j'attends les copains.
Véritable bonheur,
Je connais le parcours par coeur.
Je sais bien qu'il me regarde passer
Car il veut me filmer
Pour ses actualités.
Mais je vais trop vite,
Je ne fais que filer.
Il n'aura que ma queue
Fugace et floutée.
Parfois il vient rôder sous le grand pin
Nous observer manger
Les pignes sacrées,
On ne veut pas être ainsi dérangés
Ni moi ni les copains,
C'est très indiscret.
On va le canarder
De pignes rongées.
Qu'on puisse terminer en paix.
Et là, avec la tablée,
Véritable bonheur,
On savoure la pigne adorée.
Et nous passons toute la journée
A bien nous empiffrer, à tout grignoter.
Qu'est-ce
que je me suis pris comme pignes,
ils visaient très bien !