Il labourait son champ.
Il y passait du temps.
Mais c'était son plaisir.
C'était son devenir.
Or, une mauvaise année,
L'été fut fort caniculé.
Il n'a pas plu des mois entiers.
Il n'a pas pu labourer.
Qu'allait-il devenir
Sans son sacré désir
De toujours labourer,
Hiver comme été ?
Il était laboureur
C'était son grand honneur,
Son seul savoir-faire,
Il deviendrait amer.
Ce serait la misère.
Alors il s'interrogea,
Il s'introspecta.
Et peu de solutions
S'offraient à sa raison.
Afin d'apaiser son âme,
Il laboura sa femme.
Elle, enfin contentée,
Bénit l'austérité
De ce maudit été.
Malchance, une maladie
S'attaqua à son vit,
Achevant de flétrir
Son nouveau devenir.
Donc sans vouloir attendre,
Il se mit à apprendre
De nouvelles techniques,
Faire des travaux pratiques
S'initier aux mathématiques.
Oh, bijou !
C'est ainsi que par dépit,
Il devint pour la vie
Laboureur d'infini.
Depuis, on le voit souvent
Dans les nuages de Magellan,
Labourer le ciel
De son nouveau rituel
Eternel...
Il sillonne les galaxies
De sa charrue infinie.
Il ensemence le ciel
D'étoiles nouvelles.
Nouvelle cosmologie !