J'ai des acouphènes
Et c'est pas un problème,
Car en fait, je les aime.
Ils me tiennent compagnie
Quand j'ai des insomnies.
Car ils véhiculent
Des musiques nulles,
Riches et monotones
Comme un sonotone.
Mais ça me permet
Très bien d'atténuer
Les sourds ronflements
De cette cité.
J'ai des acouphènes
Mais c'est pas un problème,
Je n'éprouve aucune haine.
Ils m'apportent l'oubli
Par rapport aux ennuis
Que distille la vie.
J'ai des acouphènes
Presque hallucinogènes.
Je sais où ils m'emmènent
Du son, c'est la gangrène
Mais jamais ne me morigènent.
Et ces acouphènes
Fort bien me rassérènent.
Ils calment toutes les peines,
Toujours, ils les réfrènent.
Merci, mes acouphènes
De vous y mettre en scène.
Certains acouphènes
Sont des phénomènes.
Les miens sont normaux.
Et assez ténus,
Chuintant assez haut,
Sifflant si aigu
Que je n'les entends plus.
Je n'y pense plus.
J'ai des acouphènes
Mais c'est pas un problème,
Car si je n'y pense pas,
Je ne m'en aperçois pas.
Donc ils ne me dérangent pas.
Que dites-vous de tout ça ?
As-tu des acouphènes,
Dans ton tonneau, Diogène ?
"Tinnitus" chez nos voisins.