Tu as écrit un bouquin
Dans lequel tu as mis du tien.
Et au long de tes pages,
Tu délivres ton message
Que tu as peaufiné, et édulcoré,
Jusqu'à ce qu'il soit parfait.
A tes yeux du moins, tu croyais.
L'éditeur veut publier ton livre.
Crois-tu que c'est ton art qu'il délivre ?
Tu te mets profond le doigt dans l'oeil,
Il ne pense qu'à son portefeuille.
Mais tu as écrit des pages qu'il n'aime pas.
Il pense que le lecteur les dévaluera.
Et la conséquence pour lui,
C'est que ça en baissera le prix.
Il t'obligera à remanier
Sinon tu ne seras pas publié.
Ça te fendrait le coeur
Pour toi, ce serait une erreur,
Même un déshonneur.
Ton message serait faussé,
Ta vérité serait bafouée,
Ton écriture trop altérée,
T'aimerais mieux pas être publié.
Pour le musicien, c'est pareil,
Sauf que c'est au niveau des oreilles.
Car si son agent veut bien produire un disque
Qui a été léché, et bien arrangé,
Jusqu'à ce qu'il soit parfait,
L'agent ne prendra aucun risque.
Créativité n'a pas d'importance.
Art des notes est fait pour la danse,
Mais pas pour l'écoute, il n'y a aucun doute.
Car le producteur veut seulement faire son beurre,
Pas essuyer le malheur.
Même chose pour le peintre,
Pour le statuaire ou pour le sculpteur,
Pour le classique danseur ou même pour l'acteur.
On les refusera s'il ne sont pas dans la norme
Et la norme est difforme.
Si ce n'est pas "grand public"
Et vendu dans les Prisunics...
Et bien sûr, quant au client,
On sait qu'il ne juge pas vraiment
Il s'en remet plus aux critiques
Et aux articles médiatiques.
Le message alors dans l'oubli tombera.
Contrairement
à ce que disait Marianne Sergent :
"Qu'est-ce qu'elle a, cette mal baisée à venir nous emmerder
?
- Elle a un message !
- Un message ?!? Alors faites-la entrer :"