Déjà trop organisé,
J'ai pris parti de me lâcher,
Ou plutôt d'improviser
Au lieu de toujours planifier.
Car une part d'inattendu
N'est vraiment jamais superflue.
Pour un esprit aussi carré,
C'est ça qui change les idées.
Même quand je peins un tableau,
Autant quand je suis bricolo,
Et quand je crée une chanson,
Un film ou une animation,
Je ne fais jamais de plan,
Et je profite de l'instant,
De la pause du moment.
Vite arrive la suite en courant.
Même pas besoin d'un scénario,
Ou d'une quelconque planche mémo,
Tout s'organise illico,
C'est le cerveau qui va tango.
Tout provient d'une neuronette
Qui se retrouve à la fête.
Elle s'appelle inspirette,
Et elle me guide dans ma quête.
Il faut alors la laisser faire.
Bien qu'elle soit un profond mystère
Chacun peut bien sûr l'apprécier,
Il suffit de l'apprivoiser.
Même sans petite fumette
Qui pourtant met des idées en tête.
Au grand jamais, une reniflette,
Tout juste parfois quelques topettes.
Même au son de la radio,
Même dans les supermercados,
Si une musique s'entête
A vouloir me faire la causette.
Il m'est alors entreprenant
Sans vouloir, mais accompagnant,
Soudain de me mettre à chanter,
Et malgré moi improviser.
Résumons, l'improvisation
Peut être parfois délectable
Si elle n'est pas une injonction
Qui lors la rendrait détestable.
Comme dans le jazz,
Cette vile obligation
De livrer son extase
Comme une déclamation.
De même pour la sculpture
Egalement pour les confitures,
Même pour me mettre en cuisine
Ou lutiner une cousine.
Et quand je me mets au ciment,
Ou au plâtre fatalement,
La soudure, l'électricité,
Je ne peux donc qu'improviser.
C'est une valeur bien acquise,
Qui toujours plus mes sens aiguise.
Ce n'est jamais d'la vantardise
Mais soyez sûrs que j'improvise.
J'improvise !
A
bas les plans !