C'est une vanité que marcher nu-pieds.
Il serait bien vain de le contester.
C'en est bien une autre que devenir apôtre
Des arts innovants en jouant et chantant.
C'est une vanité que d'avoir retapé
Autant de maisons pendant des années.
Avoir végété en zheureux zartiste
Sans être devenu trop capitaliste.
C'est une vanité de laïcité,
De l'idolâtrer comme un forcené.
De garder au frais toute mon honnêteté
Et d'avoir quêté les vraies vérités.
C'est une vanité que d'avoir dompté
Ma timidité, de m'être cuirassé
Pour me fortifier et d'avoir séduit
Tant de belles dames au cours de ma vie.
C'est une vanité d'avoir peinturé,
D'être allé là-bas, à Formentera.
D'y être resté, de m'y être habitué
A boire le soleil et à aimer ça.
C'est une vanité que de maîtriser
La bonne écriture sans trop de clichés.
L'orthographe, les langues, d'être grammatisé.
Rêver, inventer, distraire, raconter.
C'est une vanité de m'intéresser
A l'astronomie depuis tout petit.
Tenter de piger de quoi on est faits,
Tant en biologie qu'en cosmologie.
C'est une vanité d'avoir travaillé
A m'émanciper de toutes les nichées.
A m'être outillé pour développer
Toute la vanité d'être chansonnier.
Mais ces vanités ne sont pas fiertés.
Vanité égale superfluité.
Elles ne sont que des inutilités
Dans une vie passée à m'illusionner.
Attention
aux contresens :
Vanité : nom féminin (relatif à "vain").
Caractère de ce qui est frivole, insignifiant ; chose futile, illusoire.
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